George Baldwin, Ellen Thatcher, Jimmy Herf, Congo Jake, sont quelques uns des nombreux personnages dont nous suivons le parcours dans ce roman qui prend place dans le New York du premier quart du XXème siècle. New York, terre d’asile et de promesses, où chacun espère pouvoir connaître réussite et fortune.
Mais les portes de cette majestueuse cité ne s’ouvrent pas aussi facilement, et pour beaucoup les déboires seront nombreux.
Ce livre, tenu pour majeur dans l’oeuvre de Dos Passos, est aussi difficile à conquérir que la ville dont il dresse le portrait. Car c’est bien New York qui est l’héroïne principale de ce roman. Déroutant dans son style, le lecteur peut parfois se perdre dans cette narration où le présent côtoie en permanence l’imparfait, où l’action se mêle aux pensées des personnages en un même instant. Le temps est bousculé, comme le sont ces hommes et ces femmes qui luttent pour se faire un nom ou tout bonnement pour survivre. Qui prennent New York à bras le corps pour tenter de s’y faire une place.
Mais quel livre dense et riche ! Quel magnifique portrait d’une métropole tout autant glorifiée que vilipendée, à la fois fascinante et effrayante ! Quelle belle galerie de personnages graves et douloureux, attachants par leur fragilité, leurs illusions perdues et leurs espoirs malgré tout persistants. Obstinés, ils avancent en dépit des embûches sur leur chemin empreint de solitude, dans la seule ville au monde où tous les rêves semblent permis. Une ville qu’il leur est donc impossible de quitter définitivement.
Tout comme il est impossible de quitter ce livre, bien qu’il soit parfois déconcertant.